lundi 11 mai 2015

Poulets en batterie : nouvelles bombes thermique ?

« C'est d'âme qu'il faut changer, non de climat » disait Sénèque.

De prime abord, le lien entre réchauffement climatique et poulet en batterie est douteux. Il est pourtant réel. Il pourrait même ressortir de blagues douteuses. Il n'en est rien. Le réchauffement climatique est, on le sait tous, un enjeu majeur de notre siècle, sans doute le combat d'une génération, et celui de l'immensité des suivantes. L'organisation en décembre 2015 de la COP 21 à Paris doit nous convaincre de cela.

Les hangars de l'élevage industriel sont en effet de véritables bombes carbonées d'où s'échappent par millions de tonnes des émanations de CO2, de composés azotés ou autre chlorofluorocarbones qu'utilise l'industrie agricole aux fins de climatisation, ajoutant ainsi à la pollution des villes, un encrassement des campagnes.

L'atmosphère viciée des hangars asphyxie ainsi le monde rural et notre atmosphère en raison de l'hyperproduction qui s'y déroule. Les déjections animales et leurs « émanations » sont en effet un élément de la pollution atmosphérique de nos jours. La production intensive de nourriture pour ces animaux engraissés de force se fait à l'aide d'épandage massif de protoxyde d'azote. Accélérateur de croissance végétal, son potentiel de réchauffement global à 100 ans est 298 fois plus élevé que le dioxyde de carbone (données du GIEC).

Mêlant à cette surproduction une politique « zéro stock », toute l'industrie est en mouvement perpétuel, occasionnant d'autant plus d'émanations de gaz à effet de serre.

Les propos de Sénèque peuvent donc trouver 2000 ans après avoir été prononcés un écho surprenant. Si l'on veut infléchir une destinée qu'on nous annonce inévitable, il faut changer d'esprit.
La production en batterie, après s'être lancée dans une folle course, a perdu son souffle, et nous a privé du nôtre.

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