samedi 9 mai 2015

L'antibiorésistance : Nouveau fléau pandémique de l'élevage intensif

Ce sont chaque année près de 65 milliards d'animaux qui sont élevés et abattus chaque année dans le monde. La proportion de ceux qui le sont en élevage intensif atteint les deux tiers. La course au bas coût financier résulte en un coût environnemental et sanitaire qui lui, est élevé.

En effet, l'hyper sélection reproductive provoque une  faible variabilité génétique d'animaux dont les caractéristiques physiques augmentent la commercialité. Une génération nouvelle d'animaux de ferme voit ainsi le jour, dotée d'une moindre résistance immunitaire car n'a plus le bagage génétique nécessaire pour se battre contre des infections virales, bactériennes ou même liées à l'hérédité.

Les phénomènes de contamination pandémique inter-espèce sont donc accrus et les risques de transmission à l'homme accentués. La viande, elle-même contaminée doit être retraitée avec des composés chimiques qui, d'une part imprègnent la viande dite « consommable » et favorise par ailleurs l'antibiorésistance des espèces concernées, accentuant le phénomène comme dans un cercle vicieux. Le remède aggrave ainsi  le problème qu'il prétend pallier, certains antibiotiques ayant même été utilisés comme accélérateur de croissance, en contradiction totale avec leur destination première.

Cette méthode productive fait appel de plus en plus fréquemment à des antibiotiques ou antiviraux dits « de dernière ligne », derniers remparts à des infections que d'autres antibiotiques conventionnels n'ont pas pu soigner. La communauté agricole d'élevage intensif se retrouve ainsi aux marches des solutions médicamenteuses envisageables aujourd'hui, du fait de sa propre incurie.

Manifestation éclatante d'un phénomène qui doit inquiéter, ces dernières années ont vu fleurir des bactéries telles que la Salmonelle et le bacille du Campylobacter, et la recrudescence de certaines infections comme le Staphylocoque doré et l’Escherichia Coli dans les hangars comme elles se développeraient dans des bains de culture.

L'antibiorésistance enfin, ne doit pas être confondue avec les antibio-résidus dans la nourriture humaine. Il reste en effet dans le produit fini des éléments résiduels de produits donnés aux animaux pour leur développement. L'un n'étant pas exclusif de l'autre, l'Homme par sa consommation, ingère les antibiotiques que les animaux ont de leur vivant stocké dans leur chair.

Par une triste ironie, l'animal rend à l'Homme dans l'assiette ce qu'il lui a administré dans l'auge.

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