mercredi 6 mai 2015

Mon poulet, ma bataille !



Le poulet est en France la viande la moins onéreuse et la plus abordable. Vendue aux alentours de 3 euros le kilo, sa production est rationalisée et industrialisée à l'extrême.

L'agriculture, mamelle historique de la France sert-elle les besoins alimentaires des Français ou ceux financiers des grands groupes agro-alimentaires ?

Plus particulièrement, de quoi la supposée "viande de poulet" est-elle aujourd'hui devenue le nom ?

La réalité de l'industrie volaillère est assez sinistre en regard des voeux affichés des acteurs du secteur d'une agriculture "française" et "de qualité".
La viande de poulet industrielle, ou ce qui en tient aujourd'hui lieu, n'est rien d'autre que le résultat de traitements et retraitements d'animaux réduits à leur valeur financière, loin de considérations alimentaires ou de bien-être animal.

L'animal, réduit à une vie résiduelle dans un complexe hors-sol sans lumière et confit d'antibiotiques, est engraissé à un rythme accéléré et sélectionné spécifiquement pour son développement rapide. Les besoins de l'industrie ont donc informé des créatures qui n'ont au terme de leur courte existence, plus rien à voir avec l'idée que l'on se fait d'un poulet, tant leur allure comme leur goût en diffère.

Déplumé, décharné par le cannibalisme que provoque la promiscuité de 23 spécimens par mètre carré, les animaux sont abbatus et la viande séparée mécaniquement, réduite en minerai pâteux, amalgame de chair, d'os, de peau et de cartillages.

Cette matière première, qui n'a de viande que le nom que lui donnent ceux qui en commettent la production, est souvent même la création d'une main d'oeuvre brésilienne détachée et sous-payée, exportée à moindre frais vers la France ou d'autres pays européens qui s'occupent des ultimes transformations estimées utiles à sa "dégustation".

Les tenants d'une agriculture française authentique ne semblent rien à voir à redire à ce qui ressemble autant à un scandale alimentaire qu'à une intoxication de masse.

Peu importe le nom que doit aujourd'hui porter cet Ersatz d'agriculture, la tradition avicole française séculaire est désormais bien moribonde.

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