vendredi 8 mai 2015

A Cannes, l'école au bon goût de l'authentique

« Quelle est la première partie de la politique ? L'éducation. La  deuxième ? L'éducation. La troisième ? L'éducation. » disait Jules Michelet.

L'éducation est le principe et la fin d'une civilisation. Dans un monde où tout s'accélère, où certaines traditions, emmenées par les mouvements de la modernité, s'étiolent ou s'éteignent, c'est l'éducation qui doit jouer le rôle de maintien de la tradition.

Nos enfants, premiers exposés aux changements du monde moderne et les plus perméables à celui-ci car n'ayant pas connu de temps plus anciens, doivent recevoir l'éducation nécessaire à la formation de leur goût et à l'édification d'un corpus traditionnel dans la nouvelle génération.

Nos enfants sont les témoins par lesquels nos habitudes, alimentaires comprises, passeront aux siècles suivants.

On comprend évidemment que les raisons qui président à la composition des menus de nos enfants à l'école sont éminemment financières et pratiques. On comprend par ailleurs que la cantine représente une charge importante pour des familles parfois démunies, et que la nourriture doit être la moins onéreuse pour l'école et les parents.

Cependant, quoique ces considérations soient louables, on ne peut pas ignorer que nos enfants sont ce qu'on leur donne à manger. En outre, on ne peut pas éduquer le goût d'un enfant avec des produits de qualité médiocre, au risque de faire passer ces produits pour des références dans leur esprit. En ne connaissant pas les bons produits, ils n'auront pas à cœur de perpétuer leur production et ainsi faisant, la tradition d'excellence du mode alimentaire français.

David Lisnard, nouvel édile de Cannes a sans doute mieux que tout autre, compris cela. Devant l'état calamiteux dans lequel se trouvent les menus de nos cantines scolaires, ce maire a décidé de prendre les choses en main. Désormais, les cantines de la ville de Cannes seront une fois par mois converties en « cantine prestige » , où les produits transformés seront bannis et le palais des enfants initiés aux produits de bonne qualité. De qualité normale donc. Cette invitation au voyage gustatif participe à l'éducation de nos enfants. Les former au bon goût, c'est les former à exiger le meilleur et ne pas se satisfaire des produits transformés d'importation asiatique ou sud-américaine.

Cette initiative est courageuse car peut paraître futile. Elle est non seulement utile, elle est essentielle.  Tous les maires de France doivent adopter pareilles initiatives tant elles seront salutaires pour une agriculture de qualité que pour la santé des générations à venir.

Voici un lien pour signer la pétition en soutien de David Lisnard : lien pétition

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire