Le
cher pays de notre enfance qu'aimait chanter Charles Trenet n'est plus qu'un
souvenir d'octogénaires.
Quand
la modernité triomphe sur la tradition, c'est dans nos campagnes que pointe la
perdition. Aujourd'hui, l'agriculture a défiguré la France comme l'urbanisme
routier à défiguré les villes, mais d'une autre façon.
L'atteinte
est moins matérielle qu'elle n'est symbolique. La mécanisation devenant loi,
l'agriculture intensive est devenue l'unique norme d'un pays qui comptait
jusqu'en 1900 près de 50% de population rurale, tombée à 30% dans les années 50
et seulement 8% de nos jours.
Là où
l'homme avait travaillé la terre et anobli les parcelles les plus impraticables
de l'art de ses mains, on a laissé la machine prendre le relai dans une course
effrénée à la production. Les prairies
arborées qui supoortaient avant les bestiaux et leur servait de nourricière
sont désormais vérolées de hangars, de silos à grains. La blessure est
profonde, la iccatrice irréparable et l'infection s'accentie.
L'agriculture
de terroir qui avait fait la richesse de la France ne brille plus de la même
lumière. Elle n'est désormais plus qu'une braise sous la cendre de l'industrie.
On
connaît déjà la ferme des 1000 vaches, et bientôt celle des 250 000 poules dans
la Somme.
Quelle
architecture pour la campagne ? Quel nouveau visage veut-on donner à la terre
au ventre de laquelle la nous nous sommes depuis toujours nourris ?
Non
pas que la condition animale ait été un souci par le passé plus qu'aujourd'hui,
le problème posé est celui du devenir d'un agriculture qui a privé l'homme de
son contact à l'animal.
L'homme,
coupé de la nature, ne la considère plus. Au mieux l'agriculture traditionnelle
- et de qualité - reste-t-elle un souvenir un peu suranné d'une époque
définitivement abolie par la technologie et qui doit rester dans le passé comme
les privilèges de la noblesse restent à l'Ancien Régime.
La
France n'est plus douce depuis longtemps. Affadie par les besoins de
l'agriculture intensive, son visage, lui, est devenu amer.